
SAUVAGES EST UNE EXPOSITION CROSS-MEDIA…
où la photographie grand format, la sculpture et la vidéo-projection mettent en opposition deux univers, celui d’animaux utilisés pour le divertissement, prisonniers de cages et d’aquariums pour le plaisir de l’Homme et celui des derniers animaux sauvages libres de notre planète.
Ces photos monumentales installées dans des niches ou sur de grands panneaux montrent la vie d’animaux condamnés à la perpétuité loin de leur milieu naturel. Des cages et des dispositifs installés sur le site simuleront la vie carcérale de ces animaux prisonniers. Sur le site de l’exposition, sur les murs des bâtiments, des scènes de vie sauvage seront projetées (en couleur, sonorisées et animées).
IMMERSION
CAGE GÉANTE
DANS LA PEAU D’UN ANIMAL EN CAGE
Une cage de la taille de celle d’un lion de cirque est exposée au départ même de l’allée.
Elle est installée à la vue de tous, avant que les visiteurs ne déambulent librement dans les allées peuplées d’animaux sauvages projetés, puis dans l’exposition des œuvres d’artistes animaliers.
À l’amorce du parcours, le visiteur se retrouve à son insu -par une astuce scénographique- dans la cage-type d’un animal retenu dans les remorques de cirques. On peut ainsi faire l’expérience de la captivité des animaux sauvages qui y passent eux, toute leur vie.
IMAGES
PHOTOGRAPHIES INCRUSTÉES DANS LES NICHES SONORES
Là, dans l’obscurité, des portraits, et des formes en noir et blanc se dessinent. Les lions, dos tournés, se cachent comme il peuvent du regard de l’Homme. Un zèbre, dont la tête disparaît dans le coin d’un camion de transport n’existe presque plus. Le visiteur circule librement d’une cellule à une autre et appréhende les coulisses du cirque, loin de ses lumières.
Dans cette partie de l’exposition, le temps semble figé comme le regard de ces animaux. Ils sont réduits à leur plus simple expression d’objets prêt-à-être-regardés / prêt-à-être- consommés.
Ces clichés en noir et blanc géants dépeignent une réalité crue, sans artifice. Ils côtoient les sons et musiques de René-Marc BINI, compositeur de morceaux qui refletent l’atmosphère qui règne dans ces cages.
« Les photos sont prises dans des ménageries de cirques, où les fauves et autres animaux en cage côtoient en vis-à- vis les pompes à essence d’un grand parking de supermarché. On est, ici, loin des acacias des plaines du Serengeti en Tanzanie ».
SAFARI IN THE CITY
VIDÉO-PROJECTION ANIMÉE
Le but est de plonger le visiteur au coeur du monde sauvage, l’inviter à prendre part à un safari inattendu où les animaux sauvages prendront, un temps, possession des murs de Darwin. Au-delà des photographies d’animaux de cirque, le langage d’images vidéos projetées associées aux sons de pleine nature rendra sa dimension vivante et fugace à l’animal.
Par cette immersion, la volonté est de plonger le public dans le monde sauvage. Des paysages grandioses, et des comportements naturels contrasteront avec ceux des animaux en cage.
TILIKUM TANK
RESSENTI D’UNE ORQUE CAPTIVE
Création de l’association Sea Sheperd, le Tilikum Tank reproduit ce que ressentent les mammifères marins captifs.
Cette installation plonge le visiteur, l’espace de quelques minutes, dans la peau d’un animal marin condamné à la captivité à perpétuité dans un parc marin.
L’orque Tilikum est décedée le 6 janvier 2017, après trente-trois ans de détention. Il est le porte-drapeau symbolique de cette protestation.
Tapissé de miroirs et muni d’un système sonore avec échos, le dispositif reproduit les conditions au plus proche de ce que ressentent les prisonniers du spectacle. Ces animaux vivent et se repèrent grâce à l’écholocation, un système d’ondes qui leur renvoie une image mentale de ce qui les entoure. Les vitres des bassins annihilent ce procédé et transforme leur existence en cauchemar, duquel plus aucun repère ne subsiste.
« Les dauphins sont des animaux «conçus» pour parcourir des centaines de kilomètres par jour et ressentir leur environnement à travers leur sonar. Ils vivent dans un univers sensoriel que nous avons du mal à comprendre. En construisant le Tilikum Tank, en hommage à Tilikum, l’orque que la captivité a transformé en tueur psychotique, nous avons voulu que les gens touchent du doigt la réalité de cette existence de torture endurée par ces animaux sensibles et intelligents. Des vies entières sacrifiées dans le seul objectif de nous divertir, nous et nos marmots l’espace de quelques heures. »
extrait de Imaginez passer toute votre vie dans cette boîte, Lamya Essemlali, 16 Mai 2016.
AQUARUIMS D’IMAGES
TOILES SOUPLES IMMERGEES
Exposées à une lumière crue dans des aquariums individuels, ces photos semblent trop grandes, elles sont déformées et les espaces vitrés les accueillent à peine …
Chaque aquarium représente une espèce exploitée par l’industrie du « divertissement » marin, c’est un inventaire qui souligne les individualités concernées par cette captivité.
L’eau déforme et distord les photos, rendant l’animal presque impossible à identifier. Parfois les images débordent. C’est une doublecritique : d’une part de l’exiguïté des espaces marins clos, d’autre part de l’image faussement pédagogique que nous donnent les parcs marins de divertissement concernant leurs animaux.
BARREAUX
ENFERMÉS À VIE
L’image imprimée est dépendante du dispositif qui la contient. L’armature en métal est son seul socle. Elle maintient l’image en place.
Cette oeuvre met le doigt sur un paradoxe de taille en France. La réponse courante des défenseurs du cirque traditionnel adressée à leurs détracteurs est de dire que le cirque est la seule structure, avec les zoos, qui permette aux enfants de voir des animaux sauvages vivants. C’est une réalité, mais à quel prix ?
Ici, il est question de montrer que ces barreaux érigent autant qu’ils contraignent. Cela doit changer, on doit montrer l’animal dans son milieu naturel, sans l’en prélever ni se l’approprier.
Le dispositif inclut aussi une mise à distance signifiante. Le cirque est un mauvais professeur et contribue à donner une image biaisée de l’animal dont on ne connait plus les conditions initiales de vie. On est tenu à distance des réalités biologiques, les comportements sont singés, commandés et contraints.
Avec un éclairage étudié, l’ombre des barres d’aluminium rejoue la cage. Avec le soleil ou avec des lumières artificielles : l’écoulement du temps est signifiée. C’est une des premières souffrances infligée à l’animal captif : une vie derrière des barreaux où le temps est long, l’attente interminable et injustifiable
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A LA NUIT TOMBEE
L’EXPOSITION PREND UNE NOUVELLE DIMENSION
Vidéo-projections, éclairages ciblés, cartels rétro-éclairés, nouvelle ambiance sonore, l’exposition se poursuit en extérieur à la nuit tombée. Elle prend même une toute autre allure et laisse entrer davantage de mélancolie : ainsi, on se rappelle que les nuits sont longues pour ces victimes du spectacle. Loin des lumières du cirque, dans l’ombre, dans leurs cages, les animaux SAUVAGES résistent.