Cub-petting: la face cachée de vos selfies avec des bébés fauves.

Où ça se passe ?

La liste est désastreusement longue… On ne compte plus le nombre de parcs proposant aux touristes d’interagir avec des bébés fauves arrachés trop tôt à leur mère. Ce phénomène international est présent notamment en Amérique du Nord (Etats-unis, Canada), en Amérique Centrale et Amérique du Sud (Mexique, Argentine), en Europe (France, Espagne), en Afrique (Afrique du Sud, Tanzanie, Kenya), mais également en Asie (Thaïlande, Inde) et sur la péninsule arabique (comme par exemple en Arabie Saoudite).

Quelles espèces sont impliquées ?

Les espèces impliquées dans ce commerce cruel concernent principalement les grands félins comme le tigre (Panthera tigris), le lion (Panthera leo), le guépard (Acinonyx jubatus), le léopard (Panthera pardus),…mais également des oursons, de nombreux primates, ou encore des kangourous.

Pourquoi c’est mal ?

Il est possible que vous ayez déjà aperçu, au cours de vos voyages à travers le monde, des parcs vous donnant l’opportunité de caresser un bébé tigre ou autres bébés fauves, de vous faire prendre en photo ou même de nager à leurs côtés. Vous aussi vous rêvez, comme ces célébrités sur les réseaux sociaux ou à la télé, de prendre dans vos bras ces adorables créatures ? Les agences et parcs proposant ces activités vous diront sûrement que les recettes seront reversées à des programmes de conservation, que les bébés ont été « abandonnés » par leur mère et qu’ils finiront leurs jours dans de magnifiques réserves. La vérité c’est qu’en les caressant, vous participez sans le savoir, à un marché qui leur vaudra une vie de souffrances et aura des conséquences néfastes sur la préservation de ces espèces dans leur milieu naturel.

Afin que les bébés soient le plus docile possible et, d’éviter toutes griffures ou morsures, ilsles bébés fauves sont arrachés à leur mère dès la naissance, causant une souffrance profonde autant à la mère qu’à son petit. Cette séparation évite ainsi que les bébés ne s’attachent à leursa mère et permet qu’ils s’empreignent directement de l’être humain. Ensuite, afin qu’ils restent gentiment assis sur vos genoux lors de la séance photo, ces bébés sont éduqués de manière barbare, subissant des sévices physiques brutaux lorsqu’ils tentent d’exprimer leurs comportements naturels, comme celui de jouer, mordre ou griffer afin de s’extirper de l’emprise de leur tortionnaire.

DEn effet, dans la nature, les bébés passent leur temps à jouer, explorer et socialiser entre eux et avec leur mère., m Mais pour ces expositions, les animaux sont privés de ces comportements, ce qui entraîne souvent des troubles psychologiques à long terme, ainsi que des problèmes physiques et moteurs, dus à un manque d’activité physique, affectant leur développement musculaire. Il arrive parfois que ces animaux soient drogués, comme l’a vécu un tigreau lors de l’inauguration d’un casino en Russie, le Tigre de Cristal, dont les paupières internes closes lui laissaient un regard rouge vif qui choqua profondément le public. De nombreux bénévoles, dupés par des associations ou parcs leur proposant de venir aider dans ses faux « sanctuaires » pour orphelins, dénoncent les mauvais traitements infligés aux animaux, qui sont parfois fouettés, ou frappés  à coups de poings, mais également privés de sommeil,… Car en effet, bien que touts bébés quelle que soit l’espèce requiert beaucoup de sommeil, lorsqu’il est question de bénéfices monétaires, rien n’arrêtera les propriétaires de ces parcs, qui n’hésitent pas à réveiller les bébés dès qu’un visiteur se manifeste. Des vidéos montrent des bébés tigres maintenus en l’air et exposés à la foule, si fatigués qu’ils ne se réveillent même pas lorsque l’exposant les soulèvent. Ce manque de sommeil affaiblit considérablement les animaux, affectant inévitablement leur santé. En effet, les jeunes fauves ont un système immunitaire très faible, notamment dû à la séparation précoce de la mère, dont le colostrum permet d’immuniser les bébés des maladies.

Difficile de connaître les conséquences directes de ce commerce, car peu de registres font mention du nombre de décès. Néanmoins, il est certain que l’ampleur de la catastrophe est grande. Grâce aux enquêtes réclamées par les associations de défense des animaux, des chiffres macabres commencent à faire surface. Par exemple, trois bébés tigres de 11 jours sont morts dans un zoo d’animaux exotiques aux Etats-Unis, après avoir été utilisés lors de séances photo. Depuis 1990, plus de 200 incidents impliquant de grands félins ont été signalés. D’autre part, il existe également des spectacles ambulants qui se produisent par exemple dans des foires ou centres commerciaux. Pour les transporter sur les lieux d’exposition, les bébés fauves sont alors enfermés dans de petites cages ou caisses de transports pendant de longues heures durant lesquelles ils urinent et défèquent, entraînant l’apparition de teigne. La teigne, une mycose provoquée par des champignons microscopiques irrite les animaux et est contagieuse pour l’Homme.

Mais le désastre ne s’arrête pas là… car ce que les visiteurs de ces parcs ignorent sûrement, c’est qu’une fois adulte, lorsqu’ils deviennent trop grands ou trop dangereux pour être caressés, ces animaux sont ensuite délaissés dans de minuscules cages lugubres dans les arrière-cours, vendus, donnés aux plus offrants, ou pire, tués ! Pour ceux qui ont la chance de survivre, leur vie devient alors un réel cauchemar, attendant alors pour certains d’être vendus dans des réserves de chasse.

L’association PETA souligne également que ces rencontres et recherches d’interactions constantes avec les fauves favorise la crise de la surpopulation de ces animaux en captivité. De plus, les apparitions sur les talk-shows télévisés et lors de conférences renforcent ?influencent également ce phénomène. Sans oublier que ces évènements soumettent les animaux à des environnements totalement inhabituels et considérablement stressants. 

La vidéo ci-dessous montre trois oursons terrorisés, vu à plusieurs reprises exprimant à plusieurs reprises un comportement anormal (appelé stéréotypie) : celui de mâcher sa cage, signe de la détresse psychologique dans laquelle ces bébés se trouvent. Dans ce zoo, deux ours ont été observés avec une perte de poils conséquente sur leurs extrémités postérieures, probablement due aux conditions dans lesquelles ils sont élevés.

https://www.youtube.com/watch?v=ouTVOC8wXE4)

Les actions

Face à un commerce si lucratif, difficile de s’interposer. Pourtant, cela n’empêche pas de nombreuses associations d’élever laeur voix pour dénoncer la cruauté qui se cache derrière ces caresses tant recherchées. Afin de lutter contre cette industrie grandissante, la justice est souvent le moyen le plus efficace. Le 14 août 2017, par exemple, la Cour d’appel des États-Unis pour le quatrième circuit a statué en faveur de la communauté des indiens Cherokee (« Eastern Band of Cherokee Indians »), qui avait intenté des poursuites contre le Zoo Cherokee Bear (CBZ) pour violation de la Loi fédérale sur des espèces en voie de disparition. Ce zoo confinait des grizzlis dans d’étroites fosses en béton privées de tout substrat, qui leur vaudra l’apparition d’arthrite précoce, une maladie articulaire grave et douloureuse. Dans ce zoo, les oursons, qui, dans leur milieu naturel, resteraient près de leur mère pendant les deux premières années, étaient également forcés àde vivre isolés et utilisés comme accessoires photo lorsqu’ils n’étaient âgés que de quelques semaines. 

Le 2 octobre 2016 : Alarmés par l’association PETA, le ministère de l’Agriculture de Floride décide également de poursuivre le zoo « Dade City’s Wild Things », au sujet de collectes de fonds frauduleuses et maltraitance animale. Dans sa requête PETA dénonce la situation critique que vivent les 19 tigres hébergés dans ce zoo, qui séparésaient de leur mère souvent dès leur naissance, esont ensuite isolés dans des enclos vides de tout enrichissement, puis forcés à interagir avec les visiteurs pour des séances photos ou des activités de natation (cf vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=dZKeSOhYSXM). Trois nouveau-nés seraient ainsi morts des suites de ces activités douteuses et d’une mauvaise manipulation.

En 2016 également, le département américain de l’Agriculture (USDA) lance l’inspection d’un autre zoo, le « Zootastic Park », signalé par PETA pour mauvais traitements envers animaux et conditions d’hébergement inhumaines. En effet, selon le rapport d’inspection, Zootastic n’administrait pas les soins vétérinaires appropriés aux jeunes tigres blessés. Ainsi, un jeune tigre resta six jours sans soins, l’extrémité de la queue blessée et saignant abondamment. Un autre tigreau blanc souffrait lui d’un abcès important autour des yeux, et un jeune liligre (croisement entre une ligresse (issue elle-même de l’union entre une tigresse et un lion mâle) et un lion) avait perdu 60% de ses poils. Zootastic offre la possibilité aux visiteurs d’exploiter les jeunes tigres comme des accessoires de selfie, sans aucune considération pour le bien-être des animaux. Ils vivent dans des enclos insalubres où s’accumulent excréments et restes de nourriture, où leur sont administrés des médicaments expirés et sont nourris avec de la viande avariée. Toutefois,Seulement le combat n’est malheureusement pas terminé, car malgré de nombreuses poursuites pour des faits cruels, ces zoos sont toujours actuellement ouverts au public.

Avec leur influence notoire, les célébrités les plus puissantes de ce monde pourraient aider à lutter contre ces zoos peu scrupuleux en offrant à leurs fans un meilleur exemple de respect envers le bien-être animal. En avril 2016, la star de la pop Justin Bieber a ainsi horrifié de nombreux « Beliebers » lorsqu’il a posté sur Instagram des photos de lui caressant un tigre adulte attaché à une chaîne. Ce tigre et d’autres animaux du zoo de Bowmanville ont été cruellement utilisés comme accessoires vivants lors de la fête de fiançailles du père de Justin à Toronto. Après une plainte déposée par PETA auprès de la Toronto Animal Services (TAS), Justin Bieber partageait à nouveau des photos de lui avec un lionceau, cette fois-ci dans les coulisses de son concert à Toronto. Une fois de plus, PETA sollicita la TAS, qui après enquête, informa officiellementsoumis des avis officiels à Justin Bieber, ainsi que le’au zoo de Bowmanville, les informant qu’ils avaient des raisons de croire que des infractions au code municipal avaient été commises, et que tout incident futur pourrait entraîner des poursuites, y compris la saisie des animaux.

Plus récemment, le 5 Janvier 2018, l’association 30 millions d’amis, comme beaucoup de personnes, se s’esont indignées face à des clichés de deux célébrités françaises, Karim Benzema et Matt Pokora, posant tous deux avec de très jeunes tigres dans des zoos de Dubaï. En effet, les Emirats Arabes Unis ont fait de l’exploitation de ces bébés fauves un réel argument touristique attirant de plus en plus de célébrités, comme le boxer Tony Yoka. Pourtant, depuis 2017, une loi interdit de posséder toutes espèces sauvages sous peine d’une amende allant jusqu’à 130 000 euros. Néanmoins cette loi n’affecte pas les zoos, cirques et autres centres d’élevage et de recherche, engendrant ainsi de nombreux abus comme le soulève des associations de protection animales locales : « Cette loi est une loi vide, explique la présidente d’une organisation qui a souhaité rester anonyme par crainte de représailles. Elle a été faite juste pour redorer le blason du pays. Mais dans la réalité, personne n’a été puni pour avoir possédé un animal sauvage chez lui. Et que ce soit les locaux ou les expatriés, ils continuent d’en faire circuler sans que le gouvernement ne fasse rien. Au contraire, ces animaux sauvages attirent les plus riches et les célébrités. Ils sont là pour le divertissement. Aucun animal n’est sauvé. »

(Source: http://www.30millionsdamis.fr/actualites/article/12978-photos-de-m-pokora-et-k-benzema-avec-des-bebes-fauves-le-triste-envers-du-decor/)

Bien que le chemin vers la victoire semble encore long, l’espoir d’abolir un jour définitivement ces attractions épouvantables et rendre à ces bébés la liberté à laquelle dont ils ont droit, nous pousse à ne jamais renoncer au combat et à faire entendre nos voix !  Alors résistez à la tentation et rejoignez notre combat !